Il
faut évoquer d’abord la figure emblématique de Gutenberg
et un objet mythique : la fameuse Bible à 42 lignes qui lui est attribuée.
L’exposition présente l’exemplaire prestigieux de cette bible
conservé à Saint-Omer et parvenu en France dès le XVe
siècle.
Les
prototypographes expérimentent et appliquent des techniques inédites.
Toutes les étapes de la fabrication du livre sont concernées :
fabrication des poinçons et caractères, utilisation des presses,
impression et assemblage des feuilles, encrage, procédés d'illustration.
Des incunables remarquables, comme le fameux Boccace du Brugeois Colard Mansion,
premier illustré européen en taille-douce, témoignent
de ces techniques novatrices.
Le XVe siècle voit coexister deux techniques d'impression
divergentes : d'un côté les incunables tabellaires
ou xylographiques, imprimés comme des gravures, avec des planches
de bois ; de l'autre les incunables typographiques, imprimés
en caractères mobiles. Plusieurs œuvres significatives de ces
techniques en montrent les différences.
Dès ses origines, le livre imprimé devient le vecteur d’une
véritable « politique de communication » : propager la
doctrine, affermir les pouvoirs, dire l’actualité, éduquer,
vulgariser les savoirs, éditer les « classiques » et les
« modernes ».
On verra ici l’un des plus beaux traités de vulgarisation scientifique
du XVe siècle, le plus bel exemplaire connu de l’édition
originale du Roman de la rose, des romans de chevalerie imprimés
sur vélin et somptueusement coloriés, une spectaculaire Danse
macabre, ou encore un exceptionnel Kalendrier des bergers incunable.
